
Les victimes des inondations de Gatumba se heurtent à des problèmes d’hygiène notamment l’insuffisance des latrines. Elles craignent d’attraper des maladies des mains sales et crient au secours avant que la situation ne s’empire
Les inondations dues à la rivière Rusizi et la montée des eaux du Lac Tanganyika ont poussé certains habitants de la zone Gatumba à déménager vers d’autres lieux. Certains d’eux habitent le site de Kigaramango. Ces inondations qui ont secoué la zone de Gatumba n’ont épargné aucune chose : Des maisons d’habitation, des champs, des infrastructures publiques ou privées ont été démolies. La population habitant cette localité dit que peu de latrines restent fonctionnelles.
A l’école fondamentale de Mushasha I et Mushasha Il, deux établissements sont jusqu’à présent entourés par des crues de la Rusizi et des eaux du lac Tanganyika. Ces établissements comptent plus de 1000 écoliers et ne disposent d’aucune latrine fonctionnelle. Les seules qui existaient sont devenues inaccessibles suite à ces inondations.
Kitambala Mulenda est un enseignant à l’école fondamentale de Mushasha I depuis 1988. Il confirme le problème de manque de lieux d’aisance. Il informe que les toilettes sont devenues inaccessibles depuis que les inondations ont envahi ladite école. Et d’indiquer : « Pour se soulager, les apprenants se débrouillent autrement. Certains parmi eux se soulagent dans les ménages avoisinants. D’autres dans un certain moment, se privent de le faire ». M.Mulenda précise que les activités scolaires ont redémarré depuis le 18 mai 2020 pour le troisième trimestre. Il demande à toutes les personnes habilitées de prêter mains fortes dans les meilleurs délais.
Même situation au site de kigaramango
Situé près de la RN4 du tronçon Chanic-Gatumba (quartier Kajaga de la Zone Rukarumu de la commune Mutimbuzi), le site de kigaramango a accueilli plus de six mille personnes qui logent dans des tentes. Dans ce site, ceux qui s’y abritent sont répartis en trois groupements et partagent six latrines seulement.
Dans une interview accordée aux reporters du journal Ejoheza news, Augustin Ndayishimiye déplore l’insuffisance des latrines et craint d’attraper des maladies des mains sales. « Nous avons peu de latrines . Pour s’y rendre, ça nous prend du temps car on attend que ceux qui sont devant terminent de se soulager », dit-t-il. Et d’informer que le nombre des toilettes fonctionnelles ne dépasse que deux. Une, pour le groupement A et une autre que se partagent le groupement B et C.
Quant à Justine Irakoze, une femme rencontrée au groupement A indique que les femmes qui habitent le site Kigaramango risquent d’attraper des infections étant donné qu’il n’y ait pas de propreté. Elle ajoute que prendre douche est en casse tête. Pour prendre douche, explique la femme, certaines se rendent au lac Tanganyika. D’autres se cachent derrière les rideaux.
Augustin Nyandwi, le gestionnaire de ce site reconnaît la question de la rareté des toilettes en comparaison avec le nombre des déplacés car selon lui, le peu qu’ils ont ne durent pas longtemps. « Pour se soulager, on se retrouve sur les files d’attente comme si on est à l’hôpital. C’est grave ! ».